14/04/2009
Quand convivialité et formation sont au rendez-vous : c'est chaux
Monique est passée sur le chantier. Toujours aussi conviviale est compétente. Elle offre avec joie et bonne humeur ses compétences et cela sans retenue. Ses trucs et astuces qu'elle acquis au cours de plus de 15 ans d'expérience, des personnes qu'elle a rencontrées, de ses lectures, des ses écrits en tant que journaliste pour système D, cité-maison ou "la Maison Ecologique". Bref, un vrai régal.
Le programme de la journée était chargé puisque les objectifs étaient les suivants :
- Traiter les tomettes à l'ancienne (huile de lin et essence de térébenthine.
- Poser un enduit de finition à la chaux aérienne dans la cuisine.
L'enduit de finition dans la cuisine (mur sud donnant sur la terrasse)
Il a d'abord fallu choisir la teinte car nous souhaitions que la couleur soit prise dans la masse. Ce n'est pas forcément un bon calcul car il faut calculer la bonne quantité et un badigeon est si vite passé...
Bref, Catherine a travaillé là-dessus (personnellement, j'aime à peu près toutes le couleurs allant du ocre jaune au ocre rouge). Elle avait comme contrainte de ne pas dépasser 3% de la masse de chaux (préconisation de l'Ecole d'Avignon et de ... Ste Monique).
Elle a commencé par faire le mortier (5 seaux de sable (3 de 0,4 mm et 2 de 0,1 mm) et 3 seaux de chaux CL90 (chaux aérienne). Puis elle a ajouté 1% de pigment abricot (acheté c'est Dousselin, c'est que nous avons trouvé de moins cher dans le Rhône) Le résultat était trop clair. Elle a donc ajouté 1% de plus mais le résultat était encore trop clair.
Astuce : pour connaître assez rapidement la couleur finale d'un mortier, utiliser un morceau de syporex (bétion céllulaire). Ce dernier boira rapidement l'eau et laissera apparaître la teinte.
Finalement le 1% final a été de la terre de sienne et le résultat nous a bien plu. Nous l'avons d'ailleurs qualifier de "sable chaux" ;-)
Attention : la préparation du support étant toujours très important, j'avais mouillé le mur la veille puis le matin même pendant près de 30 minutes à chaque fois. Au lieu de prendre un pulvérisateur, je trouve que le jet en position "myst" (brouillard en anglais) est bien plus pratique.
Nous avons donc malaxé notre mortier avec ses pigments et l'avons laissé reposer la veille dans son gros fut en posant un plastique desssus (comme la chaux aérienne fait sa prise à l'air : no problemo).
Le matin, le chantier commence. Monique nous montre plusieurs types de finition et nous optons pour un enduit serré que nous trouvons très beau et qui demandera moins d'entretien car étant lisse, il se nétoyera plus facilement. Pas de chance, c'est le plus dur et le plus long à réaliser.
Monique commence à nous montrer les gestes. Ça à l'air pourtant si simple quand on la regarde :
Catherine contine :
Monique et Catherine en pleine concentration :
Je m'y met aussi (ça fait bizarre de se voir en photo, c'est François qui a du prendre la photo, le petit coquin). J'utilise la liane japonaise de Monique pour lisser. C'est agréables d'avoir les bons outils... :
Aucun détail ne résiste à Ste Monique ,-)
et voici le mur fini :
La partie en terre n'a pas étée recouverte de chaux car nous y appliqueront un corps d'enduit dans lequel sera inserré les carreaux que Catherine a préparés.
Afin qu'il devienne lessivable, nous allons appliquer ce matin quelques couches d'eau/savon noir à l'huile d'olive. Je vous donnerai plus de détails à ce sujet dans la semaine.
Le traitement des terre-cuite
François nous a préparé 3 flacons différents :
- 70 % Essence térébenthine/30 % huile de lin pour la 1ère couche
- 50 % Essence térébenthine/50 % huile de lin pour la 2ème couche
- 30 % Essence térébenthine/70 % huile de lin pour la 3ème couche
Il faut, comme d'habitude (encore merci à Stéphane D. pour le conseil allant dans le même sens concernant le bois) aller du moins gras au plus gras.
Lors de première couche, les terre cuite vont boire très vite le mélange. En particulier les terre cuite jaune qui sont plus poreuses (ce sont celles qui se trouvaient au bas du four si je ne me trompe pas). Une deuxième couche est ensuite passé, toujours avec la 70/30.
Voici les pots pour faire notre essai dans les WC :
et voic le résultat après le passage de 2 couches à 70/30.
Il ne reste plus qu'à passer 1 couche de 50/50 et une couche de 30/70.
Monique nous conseille de pas attendre plus de 2h avant de nettoyer le surplus concernant la 3ème couche (la plus délicate). Sans quoi, une fine pellicule se dépose sur la tommette et il ne resterait plus qu'à la décaper (on va essayer d'éviter et on regardera souvent l'horloge ,-))).
Encore merci super Monique.
De leur côté François et Philippe n'ont pas chomé, ils ont commencé à poser la structure du faux plafond dans le cellier. Les voici en plein boulot. Un grand merci à eux pour ce travail minitieux.
François a échappé aux photos, sacré coquin !!!
07:09 Publié dans Trucs et astuces des visiteurs | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Merci pour l'article!
Tiens tiens, j'aurai dit qu'une cuisine est un lieu humide, donc pas de chaux aerienne, mais de l'hydraulique...je me trompe?
Le corps d'enduit pour les carreaux est à la CL90 aussi? Si on met des tomettes, j'imagine que l'enduit aerien pourra sécher derriere car la tommette respire.
Mais si on met des carreaux "normaux", ca ne respire pas, donc il faut faire un corp d'enduit à l'hydraulique 3.5 non??
(Monique, j'ai rien retenu du stage... j'ai tout noté mais rien retenu:)
Simon
Écrit par : simon | 14/04/2009
Intéressant Simon. Ceci dit, je ne pense pas qu'une cuisine peut-être véritablement considéré comme un lieu humide. Du moins, beaucoup moins qu'une salle de bain. De plus, une cuisine est souvent beaucoup plus grande qu'une salle de bain et lorsque les murs sont en terre, il y a aussi une gestion de l'hydrométrie par les murs.
Concernant les carreaux de terre cuite, je pense que j'utiliserai de la NHL 3,5 (comme je n'en ai pas, je prendrai ma NHL5 à 70% et de la CL 90 à 30%, ce qui me fera un équivalent à de la NHL 3,5. En effet, la NHL 3,5 est plus résistante que la cl90 et surtout, la prise est plus rapide.
Avec les carreaux "normaux", c'est à dire en faïence, il ne peut avoir de "respiration" uniquement par les joints.
J'espère avoir répondu à tes interrogations. Monique est sur la route. Je suis sûr qu'elle donnera un complément de réponse et qu'elle me corrigera en cas d'erreur.
@+
Écrit par : Thierry Baruch | 15/04/2009
Admiratif devant tant de science chaulistique ! Encore bravo.
Écrit par : gildas | 16/04/2009
Salut !!!
Ta remarque Simon, est intéressante. Je n'ai rien à rajouter à la réponse de Thierry. Il devient très fort !! ;)
Ce n'est pas parce que tu veux placer des carreaux normaux qu'il faut faire avec de l'hydraulique. C'est parce que l'hydraulique prend plus vite qu'on l'emploie pour placer des carreaux, de quelque nature qu'ils soient... Quant à la respiration, je ne sais pas ce que tu as compris et retenu, mais toutes les chaux respirent.... l'hydraulique juste un peu moins que l'aérienne....
Je te rappelle, Simon, que tu as un fascicule sur lequel tu as tout noté. Révise de temps en temps !!!! :)))
Gildas, tu ne te moquerais pas un peu.... ??? Quand on voit ce que tu fais chez toi, on se sent un peu ridicule !!
Écrit par : monique | 17/04/2009
Chouette, Merci à tous pour vos apports d'informations!
Ok chef monique! je vais révisé! effectivement mon raisonnement ne tenait pas la route.
Écrit par : simon | 17/04/2009
Super, le métier commence à rentrer grâce à Ste Monique ,-))) Quant au chantier de Gildas. Je reste toujours aussi admiratif et cela serait un grand honneur de le visiter.
@+
Écrit par : Thierry Baruch | 17/04/2009
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