31/07/2008
Fiche technique du mur éconologique de la maison
Après quelques heures, principalement nocturnes et diurnes en période de vacances, voici LE mur éconologique de la maison. J'espère que cette fiche exhaustive pourra vous aider à faire de même, au cas où votre configuration soit similaire à la nôtre.
Obectifs
Isoler les murs nord afin d'augmenter l'isolation thermique de 200 à 300 % en tenant compte des caractéristiques suivrantes :
Avantages et inconvénients
Avantages
- isolation respirante (afin de ne pas nuire au mur qui est en pisé).
- Coût très faible (2 à 3 € du m2 maxi pour 10 à 15 cm d'isolation)
- Recyclage de matériaux "nobles" : bois, paille, chaux, terre
- Augmentation d'environ 250% de l'isolation du mur afin que ce dernier ait un R entre 2 et 3.
- Pas de rupture de capilarité puisque la finition se fait avec des enduit chaux et terre.
Désavantages relatifs :
- A l'aide d'une tyrolienne, nous projetons un gobetis (terre/chaux/sable). Le mélange est gras (riche en liant). De plus, il est
- Isolation par l'intérieur -> perte de la masse. Cependant dans une maison en pisé, j'ai plutôt de la masse à revendre. En effet, la masse est énorme puisqu'elle comprend les murs de refend et ceux qui donnent sur l'extérieur plus la dalle béton (eh oui, je ne l'ai pas cassé et je ne le regrette pas puisque la maison est super saine) ainsi que la chape à la chaux et les terres cuites...
- Pas de rupture des ponts thermique. Honnêtement, je trouve qu'on en fait tout un fromage des ces ponts thermiques. Ils représentent 5% de la déperdition générale. C'est donc négligeable.
Mise en oeuvre
- Le support
Notre support est un mur en pisé tel que celui-ci :
Ce n'est la peine de le dépoussiérer puis que l'on va créer un espace qui sera rempli avec de la paille, copeaux de bois ou liège.
2. La structure
A l'aide de bois récupéré, la première fois c'était avec des lames de parquet de 26 mm que j'avais unies avec un autre bout de lame de parquet de 50 cm (25 cm sur chaque lame). Ensuite la version luxe : des poteaux d'environ 5 x 6 cm.
Nous visserons ou clouerons ensuite du latis ou de la volige sciée en 3 pour avoir une alternance d'environ 3 cm de bois, 3 cm d'air. Il n'y a rien de très précis à ce sujet. L'objectif étant que la paille soit bien tassée et qu'elle ne puisse pas sortir facilement. Voici une structure avee les 3 premiers latis de visser :``
Le tube blanc derrière est l'aspiration centralisée (cela n'a rien à voir avec le sujet si ce n'est de montrer qu'il est possible d'insérer également des réseaux dans la paille.
3. Le remplissage
La meilleure manière de tasser la paille à ce jour est la suivante :
- Prendre un lit de paille (une botte est composée de plusieur lits de paille)
- Défaire la paille et l'introduire de telle manière que les fibres soit perpendiculaire au latis.
- Mettre des gants et appuyuer très fort pou bien tasser la paille. En remettre si besoin.
Le principe est de visser 3 latis puis de remplir, visser 3 lattis à nouveau puis remplir.
Voici une partie du mur rempli :
ATTENTION : sur les photos, j'ai du mettre le latis à l'intérieur des poteaux. Bonjour la galère. Tout ça, à cause d'un changement d'organisation et surtout d'un encadrement de porte qui est très près du mur. En temps normal le latis se visse ou se cloue sur les poteaux... ce qui offre beauoup plus de souplesse. Voici une partie du mur rempli d'isolant-paille :
Il est également possible de le faire avec un mélange chaux/copeaux de bois : 5 volumes de copeaux de bois pour 1 volume de chaux.Pour les pièces techniques, nous opterons pour le liège. Le passage au gobetis L'objectif est d'avoir de l'accroche. Il "suffit "donc d'entourer des gros grains de sable mélangé à de la chaux et de la terre (1/2 de terre-chaux)et 1/2 de sable) Voici donc une partie de mur "gobetisé".
5. Renforcer le mur. Etant donné qu'il y a de nombreuses parties creuses. Nous appliquons un enduit spécial : 1/3 chaux aérienne 1/3 terre 1/3 Paille Cet enduit très collant devrait coller n'importe où... ou presque :
et voilà, c'est-ti pas beau ?
une petite synthèse avec une vidéo :
23:33 Publié dans L'isolation thermique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Bonjour et merci pour votre démarche de partage d'expériences.
Je suis très intéressé par l'isolation de votre mur nord et je voudrais vous poser quelques questions pratiques..
1/ je n'arrive pas à comprendre de quel manière est fixée l'ossature bois dans sa partie supérieure car j'ai du mal à imaginer que les tasseaux puissent être fixer dans le pisé qui ne s'y prête pas trop?
2/ vous n'avez donc pas mis de pare vapeur dans cette configuration pierre/enduit terre?
3/ comment avez-vous 'géré' la jonction entre le haut du mur et la partie charpente au niveau continuité de l'isolation? (les tasseaux ne montent pas jusqu'au plafond)
Fabien
Écrit par : Fabien | 25/02/2012
Bonjour,
1) Contrairement à ce que l'on pense, le pisé est solide et peut maintenir des tasseaux. La technique que j'utilise actuellement : des longues vis... sans cheville.
Ceci étant, il cela dépend de votre pisé. Mais si ce dernier n'a pas de défaut majeur (en particulier pas de problème de tassement et une granulométrie varié) : aucun soucis. 3 ans plus tard : aucune micro fissure dans aucun mur nord.
2) Non, c'est l'enduit qui joue le rôle de freine-vapeur et surtout pas de pare-vapeur.
3) Avec l'enduit. Par contre, entre un minéral et un végétal, il y a toujours un peu de retrait. Pour limiter ce dernier, il est plus intéressant d'utiliser le même mortier avec une granulométrie plus fine et éventuellement de le fibrer un peu plus (paille broyée ou paillette de lin par exemple).
Si vous le souhaitez, je peux vous accompagner dans la construction d'un mur de ce type avec la démarche de formation que je développe avec formaterre (www.formaterre.org)
Bon courage
Thierry
Écrit par : Thierry Baruch | 26/02/2012
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